Portrait d'agent

À 35 ans, Lucie Cucuzzella en a déjà passé 14 au sein du Département de la Moselle. Les treize premières années, elle les a consacrées au métier pour lequel elle a été formée après des études en psychologie et en sociologie, passant avec succès le concours de l’Institut Régional du Travail Social (IRTS). « Sur les bancs de l’Université, j’ai rapidement ressenti le besoin d’être dans le concret », se souvient la jeune femme. Aussitôt recrutée par le Département, elle oeuvre sur son territoire d’origine, le bassin houiller, depuis Freyming-Merlebach : « Je côtoyais alors différents publics et des partenaires variés, puisque j’intervenais aussi bien auprès de bénéficiaires du RSA que de personnes âgées, mais aussi, déjà, dans le domaine de l’enfance, à titre de prévention.»

« UNE VOCATION LOINTAINE »

En 2023, « conformément à une aspiration correspondant à une vocation lointaine », Lucie Cucuzzella rejoint l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) et endosse le rôle de référente à la protection de l’enfance, comme onze autres agents sur le territoire de Forbach – Saint-Avold. « Cette fois, décrit-elle, nous intervenons à un moment différent, qui n’est plus celui de la prévention, puisque nous agissons dans le cadre d’un mandat judiciaire. » Dans le travail de suivi des mineurs placés dans un établissement spécialisé ou chez un(e) assistant(e) familial(e), Lucie décr it son rôle comme celui d’une « coordinatrice ». « Je fais le lien entre magistrats, familles d’origine, enfants, établissements et familles d’accueil, détaille-t-elle. Je suis une cinquantaine d’enfants et chaque situation réclame d’importantes capacités d’adaptation. Je rencontre toutes les parties et je dois prendre le recul nécessaire pour m’assurer que les décisions prises sont les bonnes pour la prise en charge et le développement de l’enfant. »

« LA MEILLEURE DÉCISION… »

Confrontée à une réalité sociale à laquelle le secteur de l’enfance offre un reflet fidèle, Lucie Cucuzzella se dit animée du « sentiment de rendre un service public essentiel » et trouve « valorisant quand, finalement, un enfant bénéficiant de notre protection peut se lancer de façon autonome et sereine dans la vie d’adulte. Et, conclut-elle, même si, au départ, nous intervenons à la suite d’une décision de justice et d’un déchirement, nous sommes confortés dans notre utilité lorsque les motifs de l’éloignement et du placement sont compris de tous. Quand les intéressés nous disent que c’était la meilleure décision pour eux... »