ILS FONT LA MOSELLE

Noa, c’est le nom d’un visage stylisé aux traits sobres, dessiné par Xavière de France peu de temps après un diagnostic qui a bouleversé et éclairé sa vie : graphiste de métier, cette native de Saint-Avold, installée à Faulquemont, est atteinte d’un trouble du spectre autistique détecté l’année de ses 46 ans. Gaëlle Zazaretti, de son vrai nom, en a aujourd’hui 48. La signification biblique de Noa « renvoie au repos, à l’apaisement », explique l’artiste.

Grâce à elle et à son mari Samuel, Noa, acronyme de Nouveaux Outils pour l’Autisme, est aussi devenu « un objet d’art portant assistance aux personnes autistes », comme le résume le couple.

DÉJÀ 400 PIÈCES PRODUITES

« J’ai toujours dessiné, raconte Gaëlle Zazaretti. Aujourd’hui, mon champ d’expression est vaste : dessin, peinture, sculpture, arts numériques… » Avec un fil rouge : les visages. Celui de Noa, gravé au laser, orne désormais un porte-clés en plexiglas de récupération présentant, sur l’autre face, un QR code à scanner. Objectif de cette « plaque urgence » : permettre aux personnes se trouvant à proximité d’un ou d’une autiste en état de crise de l’aider, en prenant rapidement connaissance de ses besoins urgents. Une déclinaison de soutien, destinée aux personnes désireuses d’encourager cette initiative, est gravée du slogan « Devant le handicap, il y a un visage ».

À ce jour, environ 400 pièces ont été produites à Faulquemont. « Au-delà de limiter l’empreinte carbone de la fabrication, cette dimension locale a du sens : la proximité est un besoin propre à ce projet, car les personnes les plus proches sont les plus à même de nous écouter, de nous comprendre et de nous aider, souligne Samuel Zazaretti. Et pour un objet artistique, cela apporte une certaine noblesse. »
Une belle œuvre appelée à devenir une référence pour les autistes, dont on estime qu’ils représentent environ 1 % de la population.