Au nom de la liberté

Soutenu par le Département de la Moselle, ce film retrace l’histoire méconnue de résistants mosellans durant la Seconde Guerre mondiale.
Rencontre avec son réalisateur, Dominique Hennequin.

D’où vous est venue l’envie de réaliser un documentaire sur le groupe Mario ?

Je travaille sur l’histoire de la Moselle depuis 10 ans. Je me suis aperçu que le groupe Mario était mal connu des Mosellans et inconnu en France. Pourtant, plus de 800 membres, en majorité des femmes et des hommes ouvriers syndiqués et communistes, ont composé ce réseau de résistants. Les comités clandestins se sont formés au sein des complexes industriels du territoire : sidérurgistes, métallurgistes, cheminots, mineurs de fer et de charbon, etc.
À travers différents réseaux de résistance, la Moselle a refusé la germanisation et s’est opposée au régime fasciste du IIIe Reich. Considéré comme politique, le groupe a dû attendre 1985 pour être enfin reconnu par l’État. La Journée de la Mémoire mosellane organisée sur le thème "La Moselle martyrisée" ainsi que la commémoration des 80 ans du camp spécial (SS Sonderlager) de Metz-Queuleu, où plus de 800 membres du groupe Mario ont été emprisonnés dans des conditions effroyables, ont été l’occasion de leur rendre hommage.

Où avez-vous collecté les informations pour l’élaborer ?

J’ai commencé par un travail de recherche tous azimuts. Les archives départementales ont révélé des trésors : dans les années 1990, le
Département avait enregistré le témoignage de résistants mosellans. Certains figurent dans le film. Le Centre des archives industrielles et techniques de la Moselle, le Fonds Paul de Busson, des fonds privés ou encore un appel aux particuliers… m’ont permis de compléter l’histoire. Je remercie vivement chacun des contributeurs pour son aide. 

En quoi est-ce important de raviver cette mémoire ?

Ces résistants mosellans, au péril de leur vie, ont refusé l’autoritarisme et la barbarie. Ils se sont levés au nom de la liberté. Ce documentaire a une vocation pédagogique. Nous vivons une époque incertaine où le repli sur soi et la stigmatisation s’infiltrent insidieusement.
Il est donc nécessaire de connaître le passé pour éviter que l’histoire se répète… 

Groupe Mario, la Résistance oubliée, de Dominique Hennequin, 52 minutes (Nomades).
À découvrir sur grand écran au Klub, à Metz, avant sa diffusion sur Moselle TV.