Sur les chemins

Flâneries Mosellanes

La Moselle regorge de beautés naturelles insoupçonnées, de trésors qui se laissent révéler à qui veut bien prendre le temps. Et si, cet été, vous acceptiez de ralentir la cadence pour souffler, respirer, vous détendre et tout simplement profiter. Sans a priori, notre journaliste s’est laissée aller à la flânerie, le nez au vent et les sens en éveil. Voici son récit.

Cheminant sur les bords de la Moselle, je me retrouve à Metz, devant le Temple Neuf. Les cygnes se pavanent avec élégance et une pointe d’arrogance. Ils défient les bâtiments, laissant les passants hésitants : Qui admirer ? Que photographier ? Le temps est à la douceur de vivre : le soleil brille,
l’eau scintille, la brise émoustille. La bonne humeur s’affiche sur les visages, une sensation de bien-être m’envahit. J’apprécie cet instant, j’aperçois la Moselle différemment. Arrivée à la hauteur des pédalos au plan d’eau, je me réserve une virée, peut-être pourrais-je pédaler à côté des cygnes… D’abord réticente, je me donne du courage pour quitter la berge et voguer au milieu de l’eau ; sous cet angle, la ville prend une nouvelle dimension. D’ici, je vois la cathédrale Saint-Étienne parée d’arbres en fleurs. Le jeu des premier et deuxième plans crée un effet trompe-l’oeil naturel des plus étonnants. Accompagnée par le chant des merles, il me prend l’envie de m’envoler ailleurs…
 
Je me retrouve dans le charmant village de Scy-Chazelles, place de l’Esplanade. Assise sur un banc, j’admire les alentour vignes-c-F-Doncourts depuis ce point de vue panoramique magnifique. Prendre de la hauteur pour voir au-delà : manifestement, cette flânerie m’apprend. J’apprécie la quiétude des lieux, je me sens apaisée. La température augmente à mesure que la journée passe, heureusement, les majestueux marronniers me protègent des rayons du soleil. Avec bienveillance, ils m’offrent leur fraîcheur. Sur le banc d’à côté, un jeune couple pique-nique, se partage des cerises. Ils sont touchants dans les gestes tendres qu’ils échangent. Ils font partie de ce beau paysage, un cadre idyllique qui se vit pour peu que l’on capte l’élan du moment. La demoiselle me demande si je viens d’ailleurs, je lui réponds que non, que je suis une Mosellane en quête de redécouverte de son territoire. Elle m’indique un chemin balisé pour traverser les vignes. Des vignes qui, non contentes de remplir de délicieux flacons, sculptent aussi le paysage de leurs lignes géométriques si caractéristiques.
 
Mais il fait décidément trop chaud. Et je ressens l’irrésistible appel de l’eau. Destination l’étang de la Mutche, où je me  SFD1630retrouve à siroter un diabolo grenadine sur la plage, après m’être baignée pour me rafraîchir. En nageant la brasse, un grand gaillard m’a doublée à toute vitesse, plutôt logique puisqu’il nage le crawl. Quoi, devrais-je reprendre des cours de natation ? Allons donc... Qu’à cela ne tienne, ma deuxième baignade, je la réserve à la piscine extérieure attenante. Une alléchante odeur de saucisses grillées réveille mes papilles, le lieu est équipé de barbecues fixes en pierre, les familles et les groupes d’amis en profitent. Si j’avais su... Je me rends compte que j’ai encore tellement de merveilles à découvrir en Moselle...
 
 
Après un passage en forêt où je profite d’une température clémente et de l’ombre des différentes essences d’arbres, j’atteins enfin le vignoble sur les coteaux, sous le Col de Lessy. Les vignes s’étendent à perte de vue. Mon esprit vagabonde… Contemplative, j’imagine les ouvriers agricoles s’activerlors des vendanges, leur hotte remplie de grappes de raisin. Le travail est harassant mais je me plais à penser que le soir venu, ils se retrouvent autour d’un bon repas et d’une bouteille du domaine pour partager de joyeux instants de complicité. Me voilà plongée parmi eux, riant des dernières facéties de Paola, des coups de soleil de Fabien, des maladresses de Johan. Habitée de cet esprit de camaraderie, je me prends à rire seule en contemplant à nouveau ce paysage viticole. Je suis admirative de ce que la nature peut nous donner de beau et de bon. J’apprécie cet instant, j’aperçois la Moselle différemment.
 
Il est temps d’enfourcher mon vélo pour faire le tour de l’étang, un pêcheur m’a dit que 160 hectares de verdure s’étendent alentour. Depuis l’enfance, j’adore la sensation de liberté que me procure la petite reine. Ce sentiment d’insouciance me permet de lâcher prise. Pour accentuer l’effet, je roule doucement pour m’imprégner du paysage environnant. Un oiseau m’interpelle, il me paraît si frêle. Je m’arrête pour l’observer. En m’approchant, je le reconnais : c’est un rouge-gorge. Ses belles couleurs m’émeuvent. Il sautille sur la branche, j’ai peur qu’il ne s’envole. Et crac ! Je viens de marcher
sur un gros bout de bois, le bel oiseau s’est volatilisé. Je n’ai même pas eu le temps de le photographier... Tant pis, une prochaine fois ! Je reviens nourrie de cette belle nature qui s’offre à nous et des activités de plein air qui enchantent. Décidément, j’apprécie cet instant, j’aperçois la Moselle différemment...
 
Version du 20 juin 2019

Tourisme